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1914 / Premiers combats

Premiers combats, premiers blessés

Premiers combats, premiers blessés

Le temps court de l’euphorie est passé. Le 22 août,  le soleil de la Belgique, première victime de la ruée allemande, est moins éclatant que celui de Provence et moins encore que celui d’Afrique. Le bruit des vivats est remplacé par le roulement des canons. Les tirailleurs sont confrontés aux premiers combats au bord de la Sambre. Premiers combats, premières défaites.

Les 2ème, 4ème, 8ème (tunisiens), 9ème RTA participent à la Bataille de Charleroi les 23 et 24 août puis, en France, à celle de Guise le 30 août, « où le 2ème RTA enlève à la baïonnette la ferme de Bertaignemont ». Ils sont à Mézières, défendent Rethel. Malgré ces faits d’armes, l’armée française,est contrainte à la retraite par la formidable poussée ennemie.Toutefois, le repli s’effectue en bon ordre, sans débandade, et la résistance s’organise sur les bords de la Marne et autour de Paris. Galliéni, le gouverneur de la capitale,fait défiler zouaves et tirailleurs algériens dans les rues parisiennes, pour rassurer la population.

Le front français s’est étiré mais n’a pas craqué.La Bataille de la Marne – avec ses célèbres taxis - peut commencer. Le front de la bataille s’étend sur une ligne de 250km qui relie Senlis à Verdun. En son cœur, près du canal de l’Ourcq, se trouvent la division marocaine du général Ditte et la 45ème division algérienne du Général Drude intégrées à la 6ème armée de Maunoury, en charge du secteur.Sur la journée du 5 septembre, les combats font perdre à la seule brigade Ditte 1170 hommes, soit 30% de l’effectif. Les tirailleurs algériens et marocains sont de tous les combats.Mais cette fois, c’est au tour des allemands de reculer. Premières victoires.

Les allemands se replient jusqu’aux bords de l’Aisne. Les combats sont dantesques. La bataille de l’Aisne cependant ne permet  pas de déloger l’ennemi de ses positions qui semblent inexpugnables, malgré les efforts entrepris. On commence à s’enterrer dans les tranchées.

La brigade des chasseurs marocains qui aconnu l’épreuve du feu le 30 août, puis a été engagée dans la Bataille de la Marne, est décimée et dissoute le 22 septembre. Sur un effectif de 5000 hommes, 700 seulement restent valides. La journée du 16 septembre autour de Soissons a été particulièrement cruelle :  sur 1280 hommes engagés, il n’en reste plus que 620 à 18h. Mais Soissons est dégagée. Avec les 700 hommes valides et les survivants d’un Régiment de Marche, on forme le 1er régiment de tirailleurs marocains.

Les 16 et 17 septembre, ce sont les tirailleurs algériens qui livrent une lutte acharnée encerclés par l’ennemi dans le secteur de Cuts et la Pommeraye. Le 18 septembre, le renfort de la division marocaine permettra aux assiégés de se dégager de l’emprise allemande.  Mais les effectifs  des 6ème et 2ème RTA sont très diminués et l’on forme avec les survivants  le 2ème Régiment de marche de Tirailleurs. Le 6ème RTA  ne sera reformé qu’en mai 1918.A chaque fois, il ne reste que des lambeaux de régiments.

Le 28 septembre 1914, la guerre de mouvement est terminée sur le front principal et l’espoir d’une guerre courte s’éloigne. Les combats se poursuivent par ce que les historiens ont appelé la « course à la mer » car les deux armées se faisant face tentent des manœuvres d’encerclement de septembre à décembre 1914 qui les conduisent à progresser rapidement vers les rivages de la mer du Nord. Les 8ème et 9ème RTA participent à cette course folle et meurtrière. Les spahis algériens également mais leurs chevaux ne leur seront bientôt plus d’aucune utilité. La guerre de position s’installe.

Le 23 novembre 1914, le Sultan Moulay Youssef adresse un message aux soldats marocains afin de leur rendre hommage : « Les généraux et les chefs français ont conçu pour vous une telle estime que vos frères restés ici sont jaloux de ces lauriers réservés aux braves que vous avez cueillis sur les champs de bataille ».

C’est à la fermed’Alger, près du fort de la Pompelle, et au boisdes zouaves (ainsi dénommé depuis octobre)dans le secteur de Reims, que les tirailleurs algériens livrent les derniers combats de l’année 1914 et subissent la guerre des mines. Le 2ème et le 4ème RTA y sont postés le 30 décembre et empêcheront les allemands de s’ emparer du site.