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[14 -18] L'Afrique du Nord dans la Grande Guerre
Accueil > Guerre > Zones de Combats > 1915 / Les Hirondelles de la Mort et les gas toxiques
Verdun, Ville d'Histoire
La bataille de Verdun fut la plus grande bataille du XX° siècle. Dès les premiers jours de combat, elle marqua les esprits des contemporains et, en quelques semaines, le nom de Verdun fit le tour de la planète. La violence des combats et le courage dont firent preuve les assiégés déclenchèrent des vagues d'enthousiasme et de sympathie pour les « combattants du droit contre la force».
Dans bien des cas, avant même la fin de la guerre, nombre de pays ont rendu hommage à la « cité héroïque », la « cité martyre », et l'ont décorée de leur 1er ordre national en témoignage de leur admiration. Elle devint ainsi la ville la plus décorée de France. Elle est restée depuis 1916 le symbole de la Première Guerre Mondiale, cette dimension conférant à la cité et à son champ de bataille une dimension universelle.
La guerre 1914-1918 vit participer au conflit les nations des cinq continents, comprenant toutes les puissances de l'époque. Quel rôle les pays engagés dans ce conflit ont-ils joué? Dans quels contextes se sont-ils engagés ? Pour quels résultats ? Quels liens en ont résulté avec la France et avec Verdun? Et aujourd'hui qu'en reste-il ?
A travers ce site (en devenir), la Ville de Verdun souhaite apporter sa contribution à une meilleure connaissance de cette page d'histoire pour l'Afrique subsaharienne et en particulier l'Afrique de l'ouest.
A terme, les sites histoire de la Ville de Verdun ont vocation à couvrir tous les continents.
1915 / Les Hirondelles de la Mort et les gas toxiques
1915: la montée aux tranchées
Les Hirondelles de la Mort
En 1915, les turcos sont rebaptisées par les allemands« hirondelles de la mort ». L’expression est employée pour la première fois dans un poème trouvé sur un officier fait prisonnier en mai 1915. En effet, ces hirondelles-là ont tout d’oiseaux de mauvais augure. Ce n’est pas le printemps qu’elles annoncent mais la mort à venir. La tenue vestimentaire des tirailleurs et leur vélocité leur confèrent une silhouette aux combats qui leur vaut ce surnom. On retrouve l’expression quelques temps plus tard sur une pancarte située dans le camp ennemi « salut aux hirondelles de la mort ».On voit à quel point les tirailleurs algériens sont désormais craints par l’ennemi et respectés. L’expression sera reprise et en quelque sorte officialisée dans un ordre du jour du général Capdepont au lendemain de la bataille de Champagne. Plus tard, le 13ème RTA, créé en 1918, et le Régiment de Marche des Tirailleurs Marocains, adopteront comme insigne régimentaire « une hirondelle de la mort » qui tient dans son bec deux ossements, au centre du croissant, habituel aux insignes régimentaires des tirailleurs algériens.
Désormais, le front est figé. La grande illusion d’une guerre courte s’est évanouie. A la guerre de mouvement succède une guerre de position qui éprouve la patience des combattants. Enterrés dans des tranchées, ils attendent l’assaut à donner ou à subir. Un front de 800 km, fait de tranchées et de fil de fer barbelé, s’étend de la Mer du Nord à la frontière suisse. Cette guerre, déjà, est gigantesque. Il ne faut pas seulement combattre l’ennemi, il faut combattre le froid, la boue, la saleté et la fatigue. Construire, la nuit, des tranchées et des boyaux que les bombardements détruiront le jour. Et toujours recommencer. Travailler la nuit, combattre le jour, dormir et manger, quand on peut.
Les gaz toxiques
Le 1er janvier 1915, est créé le régiment de marche des tirailleurs marocains (RMTM), après la dissolution en 1914, de la brigade de chasseurs indigènes, décimée par la Bataille de la Marne. Quatre bataillons le composent à partir d’avril 1915.
Dans le secteur d’Ypres, aux côtés des canadiens, tirailleurs algériens,tunisiens et marocains, vont éprouver, en avril les gaz toxiques que les allemands vont utiliser pour la première fois à grande échelle. Beaucoup succombent épuisés par cette arme dévastatrice, qu’heureusement les allemands ne peuvent employer que lorsque le vent leur est favorable.
Les combats de l’année 1915 en Belgique, en Artois, en Champagne vont provoquer d’énormes pertes parmi les tirailleurs. En Artois, le 9mai, la division Marocaine, enlève la cote 140 et combat à la falaise de Vimy. « Sans peur, ni pitié », telle est sa devise. A la ferme de Berthonval, le 7ème RTA perdra dans cette seule journée, avant d’être relevé, 50 officiers et 1937 soldats. En champagne, au mois de juin, au bois du cabaret rouge, le 4ème RTA laisse sur le champ de bataille 51 officiers et 2225 soldats.Mais le 4ème RTA comme le 7ème ont conservé toutes les positions acquises.En septembre 1915, aux combats de champagne, le 7ème RTA prendra 3 batteries à l’ennemi et fera 350 prisonniers. Et c’est ainsi à chaque bataille, chaque pouce de terrain est conquis ou perdu au prix du sang.
En mars, le Régiment de Marche des Tirailleurs Marocains (RMTM) est engagé entre Reims et Verdun. 1200 hommes ne reviennent pas du Champ de Bataille. Il participe également aux combats des Eparges, à côté de Verdun. Le 20 août, un an presque jour pour jour, après leur arrivée en France, le RMTM reçoit son drapeau des mains du Président de la République Française en personne, accompagné du roi des belges, Albert 1er, et du général Foch.
A cet hommage de la nation succèdera bientôt une première citation à l’ordre de l’armée. Le RMTM, à la bataille de Somme-Py, « a enlevé, le 6 octobre 1915, au petit jour, sur un front de plusieurs centaines de mètres la deuxième position allemande, s'est porté d'un seul bond à plus d'un kilomètre au-delà, a foncé sur l'ennemi, surpris dans ses bivouacs, lui faisant subir, à la baïonnette, des pertes considérables ».33 officiers et 1300 hommes n’en sont pas revenus. Les spahis algériens participèrent également à cette bataille.