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1916 / L'année de Verdun et la Somme

Visiteurs au fort de Douaumont (Verdun), aujourd'hui.

Visiteurs à Douaumont, aujourd'hui.

1916 est l’année de Verdun

La bataille de Verdun, qui allait rester comme la Bataille de la France, éclate le 21 février 1916. Presque tous les régiments de tirailleurs algériens en activité participent à la bataille, souvent à plusieurs reprises. Les turcos y sont plongésau lendemain de la première attaque. En effet, dès le 22 février, le 2ème RTA (ou 2/5 RTA en raison de la fusion de bataillons) , est envoyé à Louvemont et à la côte du Poivre, épicentre de ce que l’on appellera l’enfer de Verdun.

Il combattra ensuite pendant plusieurs mois sur la rive gauche dans le secteur d’Avocourt puis à nouveau dans le secteur de Fleury au mois de juillet,dans le secteur de Verdun en septembre puis dans celui de Douaumont en novembre. Il y sera enfin aux derniers jours de la Batailleau bois de Chaume, dans le secteur d’Ornes, le 15 décembre 1916. Il défilera le 19 décembre, « ceint de sa première fourragère »,salué par les territoriaux dans les rues de Verdun, détruite mais inviolée.

« Le 15 décembre 1916, sous le commandement du lieutenant-colonel de Saint-Maurice, s'est élancé à l'attaque avec un superbe élan, malgré les difficultés du terrain et la violence du bombardement. Après avoir surmonté dès le début les résistances opiniâtres de l'ennemi, a atteint son objectif et s'y est maintenu malgré de violentes contre-attaques. A fait de nombreux prisonniers, capturé 9 canons et un matériel de guerre important. »indique la 2e citation obtenue lors de la Bataille de Verdun (décembre 1916), Ordre du 5 janvier 1917. A ses côtés ce jour-la, le 3ème RTA. A Verdun, l’état-major français privilégie l’utilisation des tirailleurs algériens et des troupes coloniales dans les assauts. Il convient de montrer à l’ennemi – et accessoirement aux combattants français - que la France a des réserves et que ce sont des troupes de choc.La guerre est aussi psychologique.  Les « hirondelles de la mort » sont précédées de leur réputation.

Le 3ème RTA inaugure également la Bataille de Verdun.  Il cantonne à Haudainville, à 5 km de Verdun, depuis le 17 février quand les allemands attaquent au Bois des Caures. Consigne est donnée au 3ème RTA de rejoindre la Ferme de Thiaumont , à proximité de Douaumont, le 23 février où il se trouve en poste à partir de 15h. L’ordre est « de remplir son devoir jusqu’au bout ». L’ennemi ne doit pas passer.  Dans les jours qui suivent, le 3ème RTA est ensuite chargé de la défense de Vacherauville alors que Samogneux vient de tomber aux mains de l’ennemi. Les combats sont meurtriers. L’objectif allemand n’est-il pas de saigner l’armée française à blanc ? Du 23 au 29 février, le Journal de Marche et d’Opération (JMO) du 3ème RTA  signale les pertes suivantes : soldats, 70 tués, 186 prisonniers ou disparus, 222 blessés; sous-officiers : 7 tués , 10 blessés, 3 prisonniers ou disparus ; officiers : 1 tué, 1 disparu, 5 blessés, 1 malade.  Soit 500 combattants en une semaine de combats sur 3400 hommes que compte environ un régiment.

Presque tous les tirailleurs passent par Verdun..Le 1er régiment de marche est à Verdun du 10 au 20 mai 1916, au bois Camard, dans le secteur d’Avocourt.Les tunisiens du 8ème RTA effectuent 5 séjours à Verdun. Ils écrivent l’un de des plus fameux épisodes de la Bataille avec la reconquête du fort de Douaumont du 22 au 30 octobre. Au mois de décembre, le 8ème RTA s’emparera de Vacherauville et Bezonvaux. Le 9ème RTA s’illustre à la célèbre bataille du Morthomme et au bois des Corbeaux, dans le secteur de Cumières sur la rive gauche, au mois de mars 1916. Quatre jours de rang sous des bombardements nourris, ayant à peine de quoi s’alimenter, les turcos infligent de lourdes pertes aux allemands et les empêchent de progresser. La Légion d’honneur viendra récompenser  plusieurs officiers, sous-officiers et hommes de troupe.Les tirailleurs algériens ont donc été de tous les combats, des 300 jours et 300 nuits de la bataille de Verdun.

Le Régiment de Marche des Tirailleurs Marocains (RMTM) y est également engagé. Après les lourdes pertes subies en 1914 et 1915, une campagne de recrutement a abouti à la création de nouvelles unités.Le Régiment de Marche des Tirailleurs Marocains est à Verdun du 22 avril à fin mai 1916. Le 4ème bataillon participe, en particulier, à la tentative de reprise du fort de Douaumont, voulue par le Général Nivelle. Les combattants parviendront jusqu’au fort, malgré les gaz lacrymogènes, malgré un intense bombardement, mais ne pourront s’en emparer. La division Mangin, toutes unités confondues, perd dans ce combat 130 officiers et 5500 hommes, soit 50% de son effectif.Le 4ème bataillon du RMTM dénombre 4 officiers tués et 4 blessés, 94 soldats morts, 113 disparus et 160 blessés. Les survivants seront autorisés à rentrer au Maroc.

La Somme

Le 1er juillet, Joffre lance une vaste offensive sur la Somme. Elle avait été décidée par les alliés en décembre 1915. L’armée française combat aux côtés des Britanniques. Le 9ème RTA va y participer pleinement.Son action est décisive à l’attaque des bois de Chaulnes le 21 octobre et à celles du Bois de Kratz et du Pressoir le 7 novembre 1916. Mais le 18 novembre, après des pertes humaines considérables des deux côtés, les alliés suspendent l’offensive, n’ayant gagné au mieux selon les secteurs que quelques kilomètres de terrain.

Documents
JMO : cartes, bilan de l’attaque sur Verdun 3ème RTA
Décret Poincaré médaille militaire au 2ème RTA
Historique du 2ème Régiment de Marche des Tirailleurs (anomyme pas d’éditeur numérisé par Renaud Meunier).
JMO du 3ème RTA

Biblio

Historique du 5e Régiment de Tirailleurs Algériens
Imprimerie Mathieu & Cie – Béziers
numérisation : P. Chagnoux - 2011