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1917 / Le Chemin des Dames et Verdun

1917: drapeaux division marocaine

1917: drapeaux division marocaine

Les plus terribles batailles de la Grande Guerre se sont déroulées en 1916 mais n’ont pas changé le cours de la guerre. Au début de 1917, la situation est à peu près identique à celle de 1915. Les deux camps tiennent leurs positions fermement. Rien n’a changé sauf les grands chefs militaires. En France, Nivelle remplace Joffre, « limogé » avec délicatesse. Il est promu Maréchal. Hindenburg et Ludendorff dirigent désormais les opérations pour l’Allemagne. Les propositions de médiation du Président Wilson en décembre 1916 ont échoué. Chaque camp est résolu à la guerre,  sûr de la victoire.

Dans ce contexte, l’offensif Nivelle veut marquer un grand coup et choisit le Chemin des Dames, situé entre Laon et Reims. Avec Mangin à la manœuvre, il entend rééditer ce qu’il avait entrepris avec succès à Verdun pour reprendre les forts de Douaumont et Vaux.L’offensive est lancée le 16 avril 1917, mais les allemands, bien informés, se tiennent prêts. Les tirailleurs algérienset marocains participent à cette gigantesque attaque. Ils sont au Mont Spin (aujourd’hui Espin) un des premiers objectifs de l’offensive puis à Brimont. Les conditions météorologiques sont éprouvantes : vent violent, brumes, pluies et chutes de neige. Et les positions conquises vont s’avérer difficiles à défendre dans ces conditions précaires. Au fil des jours, les pertes ne cessent de grandir. Le moral de la troupe est au plus bas. Plusieurs mutineries se sont produites dans l’armée française. Mangin est finalement démis par Nivelle, lui-même remplacé par Pétain quelques jours plus tard. On compte sur le vainqueur de Verdun pour remédier à cette situation.

Le RMTM est monté en première ligne le 16 avril au petit matin, n’a cessé de progresser et a fait de nombreux prisonniers. Mais le prix à payer est une fois de plus exorbitant. Sur 2021 hommes 606 sont blessés, 192 tués et 202 portés disparus.  Les tirailleurs algériens ont également été à la peine. Pendant que le 2ème RTA est engagé au chemin des Dames les 4ème, 7èmes et 9èmes s’emploient aux mêmes besognes à l’Est de Reims. Ils prennent, au Mont-Blond près de Moronvilliers, la tranchée de Flensburg, et,dans le secteur de Mourmelon, la tranchée de Bethmann-Hollweg,La bataille des monts en Champagne débutée le 17 avril s’achève le 24. Malgré les pertes subies, selon leurs officiers, « l’esprit des tirailleurs reste excellent ». Il est vrai qu’ aucun mutinerie n’est constatée chez les tirailleurs. La Légion d’Honneur est attribuée à plusieurs combattants et une nouvelle citation à l’ordre de l’armée, en date du 4 mai, rappelle « « Le régiment de tirailleurs marocains sous l'énergique impulsion de son chef, le lieutenant-colonel Cimetière, a emporté d'un élan, les trois lignes de tranchées de la première position allemande puis a franchi successivement deux ravins profonds, le premier battu par un feu violent de mitrailleuses, le second, abrupt,boisé, énergiquement défendu par un ennemi disposant d'abris profonds, auquel il a fait plus de 500 prisonniers. Malgré les pertes subies a abordé sans désemparer la deuxième position allemande, enlevant plusieurs lignes de tranchées et ne s'arrêtant que par ordre, pour permettre l'arrivée à sa hauteur des troupes voisines qu'il avait dépassées dans son élan. »

Et Verdun ?

Depuis décembre 1916, les allemands ont été refoulés aux positions qui étaient les leurs à la veille du 21 février 1916. Les forts de Vaux et Douaumont leur ont été repris. Ils ont perdu la bataille. Mais les combats autour de Verdun ne sont pas terminés. En réalité, ils ont commencé avec l’entrée en guerre et ne se termineront qu’au jour de l’Armistice. Après une relative accalmie, les attaques allemandes reprennent sur la rive gauche de la Meuse à partir du printemps.

Ces offensives dans le secteur de Cumières menacent les communications entre Bar le Duc et Verdun, la fameuse « Voie Sacrée » et le chemin de fer. Le haut Commandement, avec à sa tête Pétain, décide une offensive dans ce secteur. Elle débute le 20 août 1917. Les tirailleurs algériens et marocains vont y participer avec leur fougue habituelle. En particulier, ils participent à la conquête de la côte 304, à la prise du bois des corbeaux et du tunnel de Gallwitz. Le 24 aout, l’armée française a pris possession des observatoires dominant le secteur de Forges. L’étau se desserre. La Bataille de Verdun est parachevée. Les 4ème, 6ème, 7ème, 9ème RTA et le Régiment de Marche des Tirailleurs Marocains (RMTM) ont joué un rôle déterminant. Les tirailleurs algériens, 2ème et 3ème RTA, interviennent à nouveau sur Verdun le 25 novembre 1917 dans le secteur de Bezonvaux et reprennent la côte 344.